Hydrophobie

Publié le par la louve blanche

Le mot rage vient du sanskrit rabhar « faire violence » et est décrite dès l’Antiquité (Aristote, Celse). La rage, appelée aussi hydrophobie, est une infection virale du système nerveux central. Dans la très grande majorité des cas, la rage est contractée par la morsure d’un animal infectée ou, plus occasionnellement, via la salive des surfaces muqueuses. Très exceptionnellement, la rage peut être transmise avec l’inhalation de gouttelettes en suspension dans l’air comme cela a été démontré dans une grotte de chauves-souris (Constantine, 1962). Malgré le caractère hautement infectieux, toutes les morsures d’un animal enragé ne transmettent pas forcément la maladie soit parce que le virus n’est pas transféré, soit parce que la morsure est trop superficielle.

La morsure conduit ensuite à une infection locale, avant de s’étendre lentement vers le système nerveux central. L’incubation peut durer deux semaines comme elle peut durer plusieurs mois ; chez les carnivores domestiques, la période infectieuse débute 15 jours avant les premiers signes cliniques.
Durant la phase clinique de la maladie, de nombreuses victimes développent un comportement furieux, alternant phases d’hyper-excitabilité et phases de lucidité. Une salivation excessive et une peur panique de l’eau sont les symptômes les plus classiques. Puis, les victimes entrent typiquement dans le coma et souffrent de multiples lésions organiques. Une fois que la maladie est établie, elle est à 100% fatale.

source Férus

 

 

Cependant, si un traitement anti-rabique est administré juste après l’exposition, il est alors possible de prévenir le développement de la maladie dans la plupart des cas. Initié par Pasteur en 1885 (le 6 juillet, Joseph Meister, jeune alsacien de 9 ans, est le premier à recevoir le vaccin), le traitement actuel consiste à une injection unique d’immunoglobuline (anticorps rabiques élevés en culture) et de multiples injections du vaccin de la rage. La survie des patients traités est élevée sauf dans les cas où les morsures sont infligées directement à la tête ou au cou. Avant le XX ème siècle, la rage était invariablement fatale.
Malgré le traitement anti-rabique, la rage tue environ 50 000 personnes chaque année, dans le monde entier. La quasi-totalité des mammifères peuvent contracter la rage ; toutefois, les bovins, chevaux et autres herbivores sauvages ne la transmettent qu’exceptionnellement. La principale source d’infection de la rage chez les humains provient essentiellement des chiens domestiques. Certaines espèces sauvages tendent à porter la rage plus communément que d’autres : le renard polaire dans les régions arctiques, le chacal en Afrique, le renard roux et le chien viverrin en Europe de l’est, la moufette et la raton laveur aux USA. Au XVIII ème siècle, on pensait que les loups, chiens et renards « enrageaient d’eux-mêmes » et contractaient la maladie suite à une incontinence prolongée, à de fortes chaleurs ou à de grands froids ou par leur nature de charognards qui leur faisait consommer en surabondance des viandes « échauffées » par la putréfaction.

En Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord, la rage a été éliminée grâce aux vaccinations et aux contrôles canins, ce qui a eu pour conséquence une chute radicale des cas de rage chez les humains. La large campagne de vaccination chez les renards roux en Europe de l’Ouest a été un succès, confirmé avec la Suisse indemne de rage en 1998 et la France en 2001 (les derniers départements concernés furent les Ardennes, le Bas Rhin, la Meuse, la Meurthe et Moselle et la Moselle). L’Italie est quant à elle indemne de rage canine depuis 1960. La rage est également absente en Espagne, au Portugal, en Norvège, en Suède, en Albanie et en Grèce. 

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